Tabac

Les risques du tabagisme

La fumée du tabac contient plus de 7000 produits chimiques, dont 70 sont connus pour être cancérogènes. Extrêmement nocive pour le fumeur la fumée l’est aussi pour le non-fumeur, qui respire la fumée de cigarette répandue dans l’atmosphère. C’est ce qu’on appelle le tabagisme passif.

Le tabagisme est un facteur de risque de très nombreuses maladies : respiratoires, infectieuses ORL, cardio-vasculaires (infarctus, hypertension, accident vasculaire cérébral…), cancéreuses (cancers du poumon, ORL, cavité buccale, vessie…).

C’est également le principal facteur de risque des cancers de la bouche, de la langue, de la gorge, des glandes salivaires. Il aggrave les maladies du parodonte (tissu de soutien des dents) et sa consommation a un effet nocif sur la cicatrisation des tissus après un acte de chirurgie buccale (extractions, pose d’implant…) ; enfin le tabagisme altère le goût et provoque une coloration des dents. 

D’autres pathologies ont un lien ou peuvent être aggravées par le tabagisme : le diabète de type 2, les maladies, cutanées…. 

Le tabagisme passif est un facteur de risque reconnu pour le développement d’un cancer du poumon. Le « fumeur passif » augmente de manière involontaire de 30 % son risque de développer un cancer du poumon par rapport à un non-fumeur, non exposé à la fumée du tabac. Son impact est d’autant plus important que l’exposition débute tôt dans la vie, comme pour les enfants de parents fumeurs. Un enfant exposé à la fumée de cigarettes sera plus facilement sujet aux irritations des yeux, du nez et de la gorge. Il aura plus de risques d’attraper fréquemment des rhinopharyngites et des otites et de voir apparaitre ou aggraver de l’asthme, des pneumonies et des bronchites.

Arrêter de fumer, c’est protéger sa santé, la santé de ses enfants et des personnes de son entourage.

Fumer durant la grossesse comporte des risques.
Lire notre dossier « J’attends un enfant » pour en savoir plus.

 Arrêter de fumer pour sa santé

En arrêtant de fumer, vous agissez pour améliorer votre santé. Quelle que soit la quantité de tabac consommée et aussi longtemps que vous ayez fumé, il n’est jamais trop tard pour arrêter. Vous ressentirez les bénéfices presque immédiatement !

  • Quelques heures après votre arrêt vous vous sentez mieux : votre tension artérielle et votre pouls redeviennent normaux. La quantité de monoxyde de carbone dans votre sang a diminué de moitié et l’oxygénation de vos cellules est redevenue normale. Votre risque d’infarctus du myocarde diminue déjà. Vos poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée. Votre corps ne contient plus de nicotine.
  • Quelques jours : votre goût et votre odorat s’améliorent. Profitez-en pour vous cuisiner de bons petits plats maison. Trouvez de l’inspiration sur www.mangerbouger.fr.
  • Quelques semaines : vous toussez moins, vous avez plus d’énergie. Votre peau est plus belle, plus lumineuse, et vos dents sont plus blanches.
  • Quelques mois : vous êtes de moins en moins essoufflé. Monter les escaliers, courir après le bus, … ça devient plus facile ! C’est le moment de vous remettre au sport, si ce n’est pas déjà le cas ! Cela vous aidera à éliminer les tensions et à ne pas prendre de poids.
  • Un an : votre risque d’accident vasculaire cérébral redevient équivalent à celui d’une personne n’ayant jamais fumé. Votre risque d’infarctus du myocarde diminue de moitié.
  • Dix ans : votre risque de cancer du poumon diminue de moitié.
  • Et 15 ans après votre dernière cigarette, votre espérance de vie redevient quasiment identique à celle d’une personne n’ayant jamais fumé.
Le saviez-vous ?

C’est vrai que les premières semaines, vous tousserez un peu. Les produits nocifs contenus dans la fumée de tabac ont perturbé pendant longtemps le fonctionnement de votre corps. Ils ont « paralysé » votre système immunitaire. Avec l’arrêt du tabac, votre corps va progressivement retrouver son fonctionnement normal, ce qui peut entraîner pendant quelques mois des irritations de la gorge, des rhumes et de la toux. La toux prouve que les cils vibratiles dans vos bronches se remettent à faire leur travail et évacuent les déchets (ce qu’ils ne pouvaient plus faire lorsque vous fumiez).
Pour limiter ces désagréments, buvez beaucoup d’eau et faites du sport ou des exercices de respiration.

Les adolescents et le tabac

L’adolescence est une période à risque pour expérimenter le tabac. L’âge moyen de la première cigarette est à 14 ans. Plus vos ados fument tôt, plus le risque de consommation durable et de dépendance est élevé. 

C’est pourquoi il est important de prévenir le tabagisme chez les jeunes. 

En tant que parents vous avez un rôle à jouer pour protéger votre enfant de la cigarette  

Parlez avec lui du tabac en général sans l’infantiliser. S’il consomme du tabac, abordez les raisons pour lesquelles il fume et écoutez-le, il est important qu’il puisse se confier à vous. Ne soyez ni excessif ni indifférent à la consommation de tabac, votre adolescent a besoin de savoir que vous êtes inquiet pour son avenir. 

Discutez avec lui de la dépendance, beaucoup d’adolescents pensent maîtriser leur consommation et n’ont pas conscience que la dépendance au tabac peut s’installer très vite. Rappelez-lui que le plus simple, c’est de ne pas commencer ! 

Échangez sur les inconvénients du tabac pour développer son sens critique : mauvaise haleine, jaunissement des dents, l’odeur, problèmes respiratoires, la peau… Calculez avec lui ses dépenses en cigarettes et montrez-lui ce qu’il pourrait s’acheter s’il arrêtait de fumer : une nouvelle paire de baskets, un ordinateur… 

Si vous êtes fumeur, veillez à ne pas laisser en vue vos cigarettes à la maison et mettez en place des règles par exemple, il ne fumera pas à l’intérieur de la maison, vous ne lui achèterez pas ses cigarettes… cela peut l’encourager à arrêter. 

Vers qui l’orienter 

  • Tabac Info Service : Par téléphone au 3989 (service gratuit + coût de l’appel, ouvert de 9h à 20h du lundi au samedi). Également disponible sur mobile en téléchargeant l’application Tabac info service. 
  • Son médecin traitant. Il pourra lui proposer un accompagnement et, si nécessaire, lui conseiller des substituts nicotiniques.

Sources : Bulletin épidémiologique hebdomadaire 14-15 du 29 mai 2018 

Le Mois sans tabac

Chaque année en novembre, le Mois sans tabac revient. C’est un défi collectif qui propose à tous les fumeurs d’arrêter pendant 30 jours, avec le soutien de leurs proches : 1 mois sans tabac, c’est 5 fois plus de chances d’arrêter !

Pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • Inscrivez-vous au Mois Sans Tabac sur le site www.tabac-info-service.fr.
    Vous y trouverez de l’information, des conseils, les adresses des tabacologues proches de chez vous et des tests pour bien vous préparer et augmenter vos chances de réussite.
  • Téléchargez l’application e-coaching pour un accompagnement 100% personnalisé, adapté à vos motivations, vos inquiétudes et vos habitudes de vie.
  • Appelez le 3989 : des tabacologues vous donneront des conseils et vous proposeront un suivi personnalisé tout au long de votre arrêt.
  • Du lundi au samedi de 8h à 20h, service gratuit + prix appel.

Les substituts nicotiniques

Votre médecin traitant peut vous prescrire un traitement de substitution nicotinique qui vise à diminuer l’envie de fumer et à réduire les symptômes de manque. Ces substituts nicotiniques remplacent la nicotine contenue dans les cigarettes par de la nicotine présente dans de divers produits : patchs, gommes à mâcher. Cette nicotine est diffusée de manière lente et régulière dans votre organisme, sans passer par les poumons, pour vous libérer progressivement de votre dépendance physique et vous éviter d’inhaler la fumée extrêmement nocive du tabac.

Les études scientifiques ont montré que les substituts nicotiniques augmentent vos chances de réussir de 50% à 70 %.

Bon à savoir

Depuis janvier 2019, les substituts nicotiniques sont remboursés par la CPR, sur prescription médicale, à votre taux habituel et ce, sans avance de frais de votre part.

Sachez que les substituts peuvent être prescrits par un médecin, un chirurgien-dentiste, une sage-femme, un masseur-kinésithérapeute ou un(e) infirmier(e). Pensez à vérifier que les produits qu’il vous prescrit rentrent dans la liste limitative des produits remboursables.

La cigarette électronique

L’e-cigarette, ou cigarette électronique, est un appareil électronique qui produit de la vapeur d’eau ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Elle fonctionne en chauffant doucement, sans combustion, un liquide qui contient du propylène glycol et/ou de la glycérine végétale, des arômes et éventuellement de la nicotine. Les e-cigarettes ne contiennent pas de tabac et ne produisent pas de goudron, nocif pour les poumons, ou de monoxyde de carbone, néfaste pour les artères. L’utilisation d’une cigarette électronique s’appelle « vapoter » et les utilisateurs, « vapoteurs ».

Est-ce que l’utilisation d’une e-cigarette peut m’aider à arrêter de fumer ?

Les données du Baromètre Santé 2017 ont montré que depuis l’arrivée des cigarettes électroniques en France en 2010, près de 700 000 ex-fumeurs quotidiens ayant arrêté depuis plus de 6 mois pensent que la cigarette électronique les a aidés.

Dans un avis publié le 4 janvier 2022, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) estime que les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les cigarettes électroniques comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé.

Pour autant, le HCSP considère que l’absence des connaissances fondées sur les preuves n’exclut pas que le rapport bénéfices/risques de ces produits utilisés hors système de santé puissent représenter une aide pour certains consommateurs et contribuer ainsi à améliorer leur santé.

Quels sont les effets sur la santé de l’e-cigarette ?

Il existe encore trop de peu de données quant à l’impact à long terme de l’e-cigarette sur la santé. L’e-cigarette, bien fabriquée et bien utilisée est en elle-même un produit qui présente des dangers infiniment moindres que la cigarette, mais les dangers ne sont pas totalement absents. 

Informez-vous bien avant d’acheter votre cigarette électronique et fournissez-vous auprès d’un vendeur homologué, c’est-à-dire, avec des produits autorisés et contrôlés. Vous pouvez consulter le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

La vapeur des cigarettes électroniques est-elle nocive pour les non-fumeurs ?

Les gouttelettes exhalées par un vapoteur disparaissent quasiment dans la minute. Elles restent donc trop peu de temps dans l’air pour être inhalées par l’entourage. Le risque, s’il existe, est lié aux gaz rejetés et formés lors de l’évaporation des gouttelettes. On ne sait pas encore quelles sont les conséquences sur la santé d’une telle exposition, en particulier chez les groupes à risque : enfants, femmes enceintes, personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.

La chose la plus importante c’est d’arrêter de fumer ! Le meilleur moyen d’éviter les risques associés à la consommation de tabac est évidemment de ne pas fumer. Il n’y a pas de meilleures alternatives.

Sources :

– Haut Conseil de la santé publique avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique-26 novembre 2021
– Institut National du Cancer
– https:/www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-0101/question reponse sevrage tabagique.pdf
– https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Tabac/La-cigarette-electronique
– Hajek P, Phillips-Waller A, Przulj D, et al. A Randomized Trial of E-Cigarettes versus NicotineReplacement Therapy. N Engl J
  Med. DOI:10.1056/NEJMoa1808779.
– Rapport et avis d’experts sur l’e-cigarette, Mai 2013, Office francais de prévention du tabagisme
– McAuley TR, Hopke PK, Zhao J, Babaian S. Comparison of the effects of e-cigarette vapor and cigarette smoke on indoor air
  quality. Inhal Toxicol. 2012 Oct;24(12):850-7

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